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dimanche 5 décembre 2010

Boston


Ce week-end, j’ai renoué avec les Etats Unis et suis partie à Boston dans le cadre d’un voyage organisé par l’université. Après 12h ( !!) de bus on arrive finalement dans un Hilton près de l’aéroport. Mal placés certes mais très très bien logés, avec jacuzzi, piscine chauffée et petit déjeuner gargantuesque. On a visité Harvard, Cambridge, et puis on s’est tout simplement baladé dans la ville, à travers le chic Beacon Hill, Boston Common pour finir à Chinatown.

Le jeudi précédent, j’ai été assister à une conférence de Wendy Brown, professeure à Berkeley sur la loi 94, qui en gros interdit les signes religieux dans l’espace public. C’est le gros débat du moment au Québec car la loi est dirigée, comme en France, contre les (quelques) femmes qui portent la Burqua. En l’écoutant, j’ai réalisé à quel point on manque en France d’un débat de fond sur le sujet. Selon Brown, il n’y a pas lieu de faire une loi qui demande aux femmes de se déshabiller dans l’espace public sous peine de répercussions penales. Son discours s'articule autour de la notion de laicité et de tolérance, qu'elle décortique et questionne tout en affirmant que la loi est clairement islamophobe. Si le débat vous intéresse, voilà un article où elle résume assez bien ses propos. Cette conférence m'a tellement interpellée que j'ai décidé d'approfondir et d'orienter mon travail de mémoire sur le traitement de la loi par la presse française. Encore faudra t'il trouver un ou une prof qui voudra bien se lancer là dedans!
Sinon, ça y est j'ai fini mes cours pour le semestre. Tous se sont terminé différement. En Gender & Journalism, notre prof nous a offert une tournée en lieu et place du dernier cours, pour discuter des perspectives d'avenir pour les femmes dans le monde des médias. En Women's Studies, on a chacune expliqué quel texte on avait préféré, qu'est ce qui nous avait touché dans ce cours et surtout comment on le reliait à notre vie quotidienne et nos études. C'était assez touchant de voir tous les backgrounds des filles, des jeunes mamans aux étudiantes en reprise d'études, ou tout simplement celles qui avaient pris le cours "pour voir" et se retrouvaient tellement dans le contenu.
La conversation s'est prolongée autour d'une bière, où chacune expliquait l'impact de ce genre de cours sur nos études. Impossible donc de mettre de coté le point de vue féministe pour nous toutes, qui sommes en communication, littérature, sociologie ou science politiques. Comme dit si bien notre prof, les women's studies, ça dépasse largement le cadre strictement académique, amenant une reflexion plus personnelle ou plus globale.